En Côte d’Ivoire, les exportateurs locaux de cacao sont à nouveau en difficulté. A la suite d’une réunion avec le Conseil du Café-Cacao (CCC) le 10 février dernier, les acteurs ont indiqué avoir besoin d’un stock de 150 000 tonnes de cacao.
Cette sollicitation relayée par Reuters intervient alors que les opérateurs peinent depuis janvier à avoir accès aux fèves, dont la récolte principale s’achèvera d’ici mars prochain et dans un contexte où une majeure partie des volumes disponibles sont vendus sous forme de cacao certifié à un prix élevé.
« Le cacao certifié coûte entre 950 francs CFA (1,54 $) et 975 francs CFA le kilo, alors que le prix à la production est de 900 francs CFA. Il nous est impossible d’être compétitifs, car les multinationales ont le monopole de tout le cacao certifié », a confié un négociant.
Avec de telles difficultés, le Groupement des négociants ivoiriens (GNI) et l’Union des coopératives exportatrices de café-cacao (UCOOPEXCI) redoutent un défaut de paiement imminent et l’impossibilité d’honorer leurs contrats. Si face à ce spectre, le CCC a déjà proposé de reporter à juin, la période de chargement des contrats des exportateurs en difficulté afin qu’ils puissent acheter les fèves pendant la petite traite (avril à juin), plusieurs acteurs estiment que cette suggestion ignore l’urgence des besoins des clients.
Plus globalement, il faut noter que ce n’est pas la première fois où les exportateurs locaux se retrouvent dans cette situation. Déjà en 2020 et en 2021, les acteurs avaient évoqué des problèmes similaires appelant les autorités à améliorer leurs conditions d’accès aux fèves face aux entreprises transnationales.
Pour répondre aux demandes, le gouvernement avait adopté en avril 2021, un décret pour la mise en œuvre d’une loi datant de 2012 attribuant aux acteurs locaux, 20 % des contrats d’exportation de fèves gérés actuellement par les entreprises transnationales du chocolat.
Source : agenceecofin.com