Puissance agricole ouest africaine, la Côte d’Ivoire n’a cessé de développer des projets, élaborer des plans d’actions (Plan National d’Investissement Agricole, PNIA 1 et 2) en vue de, non seulement conserver cette position, mais surtout de garantir à tous les ivoiriens une sécuritaire alimentaire et nutritionnelle permanente. Malheureusement, la survenue de la maladie à Coronavirus à laquelle aucun pays n’échappe, menace déjà les fondements des économies du monde, même les plus stables et qui projetaient des perspectives très ambitieuses pour l’année 2020. Aussi, pour notre pays, l’agriculture qui contribue à près de 22% à l’économie ivoirienne, constitue-t-elle un secteur clé mobilise une attention toute particulière. Ainsi, en vue de ne pas mettre en péril ses acquis de ce secteur, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place un programme spécial pour faire face aux conséquences de la pandémie dans le secteur agricole.
Ainsi, le plan de soutien économique, social et humanitaire (Programme d’Urgence du secteur de l’agriculture COVID 19) a été mis en place sous la houlette du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), afin d’atténuer l’impact de la crise sanitaire sur les systèmes de productions et l’approvisionnement des populations en produits vivriers.
Retenue au nombre des unités opérationnelles d’exécution de ce vaste projet, l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER) s’est réunie le samedi 27 juin 2020 à Yamoussoukro pour le lancement technique de ce programme. Ainsi, Dr Sidiki Cissé, Directeur Général de l’ANADER a fait une présentation des enjeux de ce programme ainsi que ses caractéristiques. Il a engagé ses collaborateurs à tout mettre en œuvre pour respecter les engagements contractuels de ce projet à travers une bonne mise en œuvre technique et managériale. Car, insistera-t-il, il s’agit d’asseoir la notoriété l’ANADER en tant que leader du conseil agricole et rural en Côte d’Ivoire et préserver la collaboration avec les partenaires de l’entreprise. Aussi, invite-t-il ses collaborateurs à faire pleinement appel à « leur technicité et à leur connaissance du milieu » en vue d’obtenir à la fin de ce projet, un impact durable sur la qualité et les conditions de vie et de travail des producteurs.
Ainsi, en vue d’atteindre l’objectif de renforcer l’offre nationale en produits alimentaires malgré le COVID 19, le MINADER a confié à l’ANADER d’assurer dans le cadre de ce projet, le conseil agricole ciblé pour la production et la mise à marché de produits vivriers d’une part, et de contribuer à freiner la propagation de la pandémie d’autre part, à travers l’information et la sensibilisation de la population rurale à l’application des mesures barrières.
Il revient également à l’ANADER de mettre les semences à la disposition des producteurs.
Les présentations des coordonnateurs de filières lors de cet atelier a mis en évidence les filières touchées par ce projet. 4 Filières sont concernées à savoir, la banane plantain, le manioc, le maïs et le maraichage (aubergine, tomates, carottes, oignons, le tout pour une superficie totale de 25.000 ha de productions qui devront être mis en place en 3 mois, soit de juillet à septembre 2020. Il est alors attendu comme productions :
• Mais : 10.000 tonnes avec une amélioration du rendement qui devra passer 1T/ha à 2T/ha sur 5000 ha
• Banane plantain : 2000 ha à mettre en place, 2.700 000 vivo plants/rejets parés à acquérir et à distribuer aux producteurs
• Manioc : 1000 ha de parc à bois labourés à mettre en place, 10.000.000 de boutures à mettre à la disposition de 15.000 producteurs dont 4500 femmes le tout, pour 15.000 ha de manioc à mettre en place
• Maraichers : 87.125 tonnes de légumes à produire sur 5000 ha.
Ce projet qui mobilisera tout le dispositif national de l’ANADER, à savoir, toutes les 7 Directions régionales et les 57 Zones, le Directeur de l’Appui aux Filières de Productions Végétales et Animales (DAFPVA) M. Coulibaly Hamadou a partagé avec les Directeurs régionaux, les Coordonnateurs Techniques Régionaux et les Chefs de Zones, toutes les informations nécessaires afin d’harmoniser la méthodologie de travail et les stratégies d’actions pour garantir le succès de ce projet auquel l’Etat de Côte d’Ivoire attache du prix.
Rappelons enfin que le Plan de Soutien Economique, Social Et Humanitaire du Gouvernement, en son volet Programme D’urgence du Secteur de l’Agriculture, est doté d’une enveloppe de 300 milliards de F CFA. Concernant le maraicher, c’est 50 milliards F CFA que l’Etat et ses partenaires investiront. La grande particularité de ce projet est la dynamique de petite mécanisation des activités agricoles et la mise à disposition des intrants, du matériel roulant, et d’équipements agricoles par l’Etat, ce, à titre gracieux. Ce projet touchera 90.000 producteurs bénéficiaires et sera mis en œuvre sur toute l’étendue du territoire à travers les 31 régions que compte la Côte d’Ivoire.
Le projet d’Urgence du Secteur de l’Agriculture sera bientôt officiellement lancé par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural.