Au Kenya, le projet de loi sur la salubrité des denrées alimentaires élaboré par le gouvernement vient d’être validé par l’ensemble des parties prenantes du secteur agricole. Ce texte législatif qui doit maintenant être examiné par le Parlement vise à mettre sur pied un organisme national de contrôle de la sécurité des aliments.
Cet établissement public s’alignera sur les normes appliquées notamment par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et celles fournies par le Codex Alimentarius, recueil qui garantit la sécurité des aliments en vue de leur commercialisation internationale.
Il se chargera d’évaluer les risques sanitaires et nutritionnels que peuvent présenter les aliments destinés à l’homme et aux animaux sur le marché national et s’attèlera aussi à assurer la qualité phytosanitaire des denrées exportées.
Selon les autorités, l’agence regroupera des prérogatives liées au contrôle de la sécurité alimentaire jusqu’ici disséminées entre les ministères de la Santé, du Commerce et de l’Industrie ainsi que de l’Agriculture.
« Les maladies d’origine alimentaire font peser un lourd fardeau économique sur les ménages, les individus et les systèmes sanitaires. La question de l’innocuité alimentaire est importante parce que les cargaisons destinées à l’exportation peuvent être rejetées, ce qui engendre des pertes importantes », indique Patrick Amoth, président du groupe de travail interministériel sur le projet de loi.
Pour rappel, au Kenya, la qualité phytosanitaire des aliments est un défi majeur. Sur le plan intérieur, la contamination par l’aflatoxine est la principale menace touchant 25 % des produits agricoles alors qu’à l’export, les limites maximales résiduelles (LMR) demeurent un casse-tête.
Plus globalement, d’après la Banque mondiale, les produits alimentaires insalubres coûtent environ 110 milliards $ par an aux pays à faible et moyen revenu dont une enveloppe de 95,2 milliards dollars liée à la perte de productivité.