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En Côte d’Ivoire, la filière hévéa se met aux normes européennes

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Les nouvelles normes européennes RDUE, concernant l’importation de certains produits d’Afrique comme le cacao ou le café, s’appliqueront dès le 1er janvier prochain. Objectif : lutter contre la déforestation et améliorer les conditions de productions (meilleure rémunération des producteurs, lutte contre le travail des enfants, etc.). En Côte d’Ivoire, pour répondre à ces exigences, la filière hévéa se met en ordre de bataille.

La traçabilité est l’un des grands enjeux de cette réforme. Et pour cela, la géolocalisation des plantations est en cours afin de s’assurer qu’elles n’empiètent pas sur des forêts ou des zones protégées. « Ça consiste à prendre par exemple le GPS et à tourner autour de la plantation pour avoir exactement ces mesures, explique Isabelle Billon, chargée de projet à la Société africaine de plantations d’hévéas. Cette plantation apparaît ensuite sur un logiciel sous forme de polygone. » Un travail de longue haleine et coûteux. Cependant, aujourd’hui, « tous nos planteurs ont été géolocalisés ». Une fois ce travail réalisé dans l’ensemble des plantations, l’enjeu sera de créer une base de données communes et harmonisée sur l’ensemble du territoire.

Autres souci pour la traçabilité : s’assurer que du caoutchouc qui n’est pas durable ne soit mélangé avec du caoutchouc qui respecte les normes. Un risque lorsque les intermédiaires se multiplient, concède l’association des professionnels du caoutchouc. Dans ce domaine, la Société africaine de plantations d’hévéas explique avoir fait le choix d’acheter directement au planteur. « Grâce à l’achat direct au planteur, ça nous permet de savoir exactement qui nous livre », assure Isabelle Billon. L’autre stratégie pour l’entreprise est de déterminer un potentiel de livraison par plantation. « On sait par exemple qu’un planteur qui a quatre hectares va nous fournir 4 000 tonnes à l’hectare, précise la chargée de mission. Et si jamais un planteur dépasse ce potentiel de production, c’est une alerte pour nous et on va du coup faire un contrôle pour voir s’il n’y a pas eu fraude à son niveau. »

Des normes sources d’opportunités

Et quand il y a doute, la production partira vers des destinations moins regardantes, précise l’association des professionnels du caoutchouc. Car le marché européen ne représente aujourd’hui que 20% des exportations ivoiriennes. Mais si ces nouvelles normes sont contraignantes, l’association veut y voir une opportunité.

« Compte tenu du fait que le géo-référencement, donc assorti de la traçabilité, sera pratiquement impossible pour certains gros producteurs de caoutchouc naturel, évidemment ça va offrir à la Côte d’Ivoire une opportunité d’élargissement de sa part de marché en Europe, défend son vice-président Lamine Sanogo. Le deuxième aspect, c’est que le marché européen est plus rémunérateur. Et avec tous les efforts qui sont faits, évidemment, ce caoutchouc aura une certaine valorisation, donc on peut s’attendre à une prime qui vienne nous aider à couvrir tous les efforts qui sont faits. »

Lorsque ces nouvelles normes seront appliquées, une prime à la qualité devrait être débloquée, dont les planteurs espèrent bénéficier. L’association des professionnels du caoutchouc assure par ailleurs qu’une partie de sa production correspond déjà aux nouvelles normes européennes.

 

Source : rfi.fr

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