Dans une petite usine située dans un quartier périphérique de Ouangolodougou, 20 tonnes de mangues fraîches sont acheminées chaque jour en pleine saison sur des tricycles par des producteurs de la région. Les mangues sont triées, lavées, puis traitées afin de répondre aux exigences sanitaires des clients.
« On enlève les déchets, tout ce qui n’est pas bien. Il y a la longueur et l’exigence du client qui demande « Je veux telle ou telle taille », explique Sita Coulibaly qui supervise la salle de calibrage. Donc, on trie par rapport à ça. Et après le tri, on met dans les sachets, on pèse et on les place dans des cartons. Et on envoie ça chez le client. »
Cette petite usine mise sur l’exportation vers le Ghana, puis l’Europe dans un second temps. Car selon Bazoumana Ouattara, le Directeur de l’Usine de séchage de mangues de Ouangolodougou, le marché intérieur n’est pas encore réceptif à ce produit. « En Côte d’Ivoire, il n’y a pas de marché, explique-t-il. Les Ivoiriens ne connaissent pas la mangue séchée. Les supermarchés non plus. Mes clients sont au Ghana, HPW. On a un client qui est fidèle et, quelle que soit la situation, c’est seulement la commande qui va varier. L’année où la production est bonne, ils ont une grande quantité. Et lorsque c’est faible, la quantité devient mince à leur niveau. »
Industrialiser et diversifier
Pour cet entrepreneur, l’une des difficultés est la maintenance des machines qui, pour l’essentiel, sont importées. « Lorsqu’une pièce s’abîme, il n’y a pas le remplacement ici, regrette Bazouma Ouattara. On ne peut pas l’acheter ici : on n’a pas de magasin de vente de pièces en Côte d’Ivoire. Il nous faut appeler en Afrique du Sud, et la pièce arrive par DHL. Donc, c’est compliqué. »
La période de commercialisation est courte : elle dure trois mois. Pas évident donc d’investir dans le conditionnement des mangues. Pour contourner cet obstacle, René Yéo, le Directeur de l’usine Ivoire Bio fruits, a décidé de diversifier ses activités au sein de son usine.
« Il faut à la fois plusieurs machines qui puissent avoir une grande capacité, en moins de trois mois, pour pouvoir rentrer dans ses fonds, calcule-t-il. Au niveau d’Ivoire bio fruits, on a envisagé de diversifier notre système de transformation en l’élargissant à d’autres fruits tropicaux comme la noix de coco et l’ananas. » Ce responsable de la profession inter-mangues préconise par ailleurs un soutien de l’État aux privés afin de développer davantage l’industrialisation de cette filière.
Source : RFI.FR