Un atelier de restitution des résultats d’une étude de redynamisation de la filière hévéa a été organisé par et l’Association des Professionnels du Caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC) et le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), le vendredi 9 août 2024 dans un complexe hôtelier de Grand-Bassam.
Premier producteur africain et troisième producteur mondial d’hévéa avec une production de 1.678.000 tonnes en 2023, la Côte d’Ivoire se positionne comme un pilier incontournable dans le secteur du caoutchouc naturel à l’échelle mondiale. Cette performance témoigne de l’importance stratégique de la filière hévéicole pour l’économie ivoirienne.
Afin de maintenir cette dynamique de croissance et à renforcer la transformation locale du latex, les acteurs de la filière ont récemment commandité une étude approfondie auprès des Institutions Nationales de Recherche Agronomique (INRA).
Commanditée par le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et l’Association des Professionnels du Caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), cette étude sur l’état des lieux de la recherche hévéicole relève l’importance de mutualiser les efforts des Institutions Nationales de Recherche Agronomique (INRA) afin d’assurer un développement et une résilience de la filière hévéa sur l’ensemble de la chaîne de production.
Selon Assita Traoré, Directrice Exécutive Adjointe du FIRCA, cette initiative s’inscrit dans une stratégie visant à mobiliser les expertises nationales pour identifier les actions les plus pertinentes à intégrer dans les programmes de développement de la filière hévéa. Selon elle, l’objectif est d’accroitre les parts de marché mondial de la Côte d’Ivoire dans ce secteur clé.
L’honneur est revenu à Pr Zoro Bi Irié de présenter les résultats et les recommandations de cette étude. Selon l’expert, plusieurs institutions de recherche telles que le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) et l’Université Nangui Abrogoua mènent des recherches agronomiques sur la filière hévéa. Toutefois, ces recherches ivoiriennes sont caractérisées par un manque de communication et de coordination entre les INRA impliquées, et un niveau insuffisant de consolidation et de valorisation des résultats.
Ces études gagneraient, selon lui, à être mutualisées pour mettre à profit les résultats des recherches tant pour la production, la commercialisation que la valorisation des produits (bois, graines, caoutchouc).
Il recommande, dans le même sens, l’institution de procedé et/ ou outil de communication permanent entre les INRA, un cadre de conception, d’intégration et de mutualisation des activités et des ressources centré sur le CNRA, ainsi que l’élaboration d’un programme national de recherche sur l’hévéa.
“C’est en ce moment que des équipes font être fédérées autour de chaque segment de la chaîne de valeur notamment, la production la transformation, aussi bien pour valoriser que pour concevoir des équipements”, a insisté Pr Zoro.
Notons que la filière hévéa ivoirienne ambitionne de maintenir la croissance de sa production, fixée à 1,6 million de tonnes en 2023, et de procéder à la transformation locale du latex en vue de mieux profiter de la plus-value liée à la hausse de la production. L’atteinte de cet objectif requiert la détermination d’axes de recherche prioritaires.